La servante abyssine de Carine Fernandez

Publié le 16 juin 2010 par myletine

Présentation de l'éditeur (Actes Sud, 2003) :

"L'Abyssinie de la misère et de la guerre, Zinesh l'a quittée il y a longtemps pour devenir servante en Arabie Saoudite. L'apprentissage des obligations domestiques, des secrets des arrière-cours et des rues populaires, Zinesh l'a fait sous la férule des enfants tyrans, des maris libidineux et des maîtresses acariâtres, en parcourant une ville aux cadres sociaux sévèrement hiérarchisés. Pour la chrétienne émigrée, plongée durant des années dans le pays gardien des lieux saints musulmans, vient le jour où elle entre au service d'un Occidental, un Italien constamment plongé, alcool aidant, dans une morosité effrayante. Zinesh apprend que l'homme, après avoir eu à l'étranger une relation avec une jeune Saoudienne, se meurt d'amour pour cette Hind perdue. Servante dévouée, Zinesh va chercher partout dans Djeddah, activer très discrètement le réseau des employés subalternes."

L'auteur nous trace la trajectoire d'une femme en exil en Arabie saoudite. C'est un premier roman, dans un décor que l'auteur connait bien puisqu'elle a fugué à 16 ans pour suivre un étudiant saoudien du Liban en Egypte, puis s'arrêtant en Arabie saoudite.

En exergue du livre, une citation de Gérard de Nerval tiré du "Voyage en Orient" :

"Voilà un singulier pays où les esclaves ne veulent pas de la liberté".

Zinesh, abysienne, qui a fuit la misère de son pays, devenue servante dans un pays où prédomine l'intolérance et la ségrégation envers les femmes, observe la vie de ses différents employeurs. Elle nous décrit et nous plonge dans une société sclérosée, hiérarchisée où les moindres faits et gestes sont controlés.

L'écriture et le style de Carine Fernandez nous fait ressentir cette ambiance et l'on sent qu'elle a vu ce dont elle écrit.

J'ai suivi avec plaisir et curiosité le parcours de Zinesh et replongerai volontiers dans son écriture avec un de ses autres titres "La saison rouge ".