La voleuse des livres de Markus Zusak
Inspirée par le titre et la couverture, je n'ai pu résister à ouvrir ce livre....
Le narrateur ou plutôt la narratrice est la mort elle même qui promène son ombre et ramasse les âmes, hélas trop nombreuses dans une allemagne nazie.
Une mort qui ne cesse d'être surprise par le comportement des humains, une mort qui cherche les couleurs afin de supporter le désespoir....
"Je pourrais me présenter dans les règles, mais ce n'est vraiment pas nécessaire. Vous ferez bien assez tôt ma connaissance, en fonction d'un certain nombre de paramètres. Disons simplement qu'à un moment donné, je me pencherai sur vous, avec bienveillance. Votre âme reposera entre mes bras. Une couleur sera perchée sur mon épaule. Je vous emporterai avec douceur."
"L'essentiel, c'est la couleur dont seront les choses lorsque je viendrai vous chercher. Que dira le ciel ? Personnellement, j'aime quand le ciel est couleur chocolat. Chocolat noir, très noir."
"Petite théorie : Les gens ne remarquent les couleurs du jour qu'à l'aube et au crépuscule, mais pour moi, une multitude de teintes et de nuances s'enchaînent."
La mort va nous conter l'histoire d'une orpheline qui par trois fois a croisé son regard et surpris la mort par son destin et sa volonté de vivre...
C'est aussi une histoire d'apprentissage de la vie dans une société en guerre, de la violence des actes, mais aussi et surtout de la violence que les mots ont, du pouvoir que les mots peuvent avoir sur les gens, les maitriser, les convaincre et influencer leurs actes...
Cette histoire est surprenante et déconcertante tant par sa narration que par son style.
Le récit est ponctué de phrases à la fois dures et magnifiques
« Un détail : Vous allez mourir.
En toute bonne foi, j'essaie d'aborder ce sujet avec entrain, même si la plupart des gens ont du mal à me croire, malgré mes protestations. Faites-moi confiance. Je peux vraiment être enjouée. Je peux être aimable. Affable. Agréable. Et nous n'en sommes qu'aux « A ».
Mais ne me demandez pas d'être gentille. La gentillesse n'a rien à voir avec moi. »
"Pour moi, le ciel était couleur Juifs.
Quand leurs corps s’étaient en vain rués sur la porte pour trouver une issue, leurs âmes s’élevaient. Quand leurs ongles avaient griffé le bois et parfois même y restaient plantés par la force du désespoir, leurs âmes venaient vers moi, je les accueillais dans mes bras et nous quittions ces douches par le toit pour gagner l’immensité de l’éternité. Je n’arrêtais pas. Minute après minute. Douche après douche"
Ce livre n'est pas pour moi un chef-d'oeuvre mais les thèmes abordées et l'originalité de sa narration, les jeux typographiques, l'insertion d'illustration dans la trame du récit en font un roman particulier, à conseiller aux jeunes adultes et ados.
L'auteur a fait de la mort un personnage fort attachant.....
"Une Ultime note de votre narratrice:
Je suis hantée par les humains"
Ce livre a été lu dans le cadre d'une lecture commune avec Livraddick
Et d'un défi littéraire avec Argali