Les prodiges de la vie de Stefan Zweig
Présentation de l'éditeur ( Le livre de poche, 1996)
« Cette nouvelle, l'une des première de Stefan Zweig, se déroule à Anvers, à la veille de la guerre d'indépendance des Pays-Bas.
Articulé autour de la création et de la destruction d'un tableau religieux, ce récit poétique raconte comment un vieux peintre, chargé de faire le portrait d'une madone pour une église, la voit s'incarner sous les traits d'une jeune juive.
L'élaboration du tableau est difficile. Pour la jeune fille, réchappée d'un pogrome et restée à l'écart de la vie réelle, il s'agit d'une véritable initiation. Saura-t-elle y faire face ?
La plupart des thèmes chers à Stefan Zweig sont déjà présent dans ce texte qui est également une réflexion métaphysique sur ce que certains nomment le hasard, et, d'autres, le destin. »
La première édition date de 1904 dans un recueil de nouvelles intitulé « L'amour d'Erika Ewald ». l'auteur est âgé seuleument de 23 ans a voulu exprimé tout ce qui lui tenait à coeur, peut -être justement un peu trop....d'où une nouvelle très dense traversée de nombreux thèmes.
Le récit se passe à Anvers (Flandre), en 1566, une époque troublée, l'époque de la Réforme ( Luther) et du mouvement des iconoclastes (destruction des images et objets de culte catholique ).
Les personnages ne sont jamais nommés sauff Esther, le personnage central, mais identifiés par leur fonction : le peintre, le négociant, l'aubergiste. Ceux sont toutes des personnes religieuses proche du mysticisme : le peintre catholique, Esther juive, ...
L'intrigue nous entraîne dans les méandres à la fois de la création d'un tableau et de l'initiation d'une jeune fille, Esther, aux sens, désirs et sentiments sous fond du XVI ème siècle où on voit se succéder processions catholiques et emeutes protestantes .
Il s'agit plus d'un conte que d'une nouvelle réaliste. La plus grande partie de la nouvelle se déroule dans l'atelier du peintre où règne une atmosphère mystique où les personnages sont exaltés.
De nombreux thèmes sont abordés :
la judaïté
la création artistique et ses mystères ( très bien retranscrite dans ses détails et doutes )
l'éveil à la féminité, aux sens et à la sexualité (au travers de la maternité)
Le mysticisme (élan mystique et volupté)
le doute religieux
La question qui soutent cette nouvelle et que pose l'auteur.
Qu'est ce qui détermine notre vie ? Dieu ou le hasard (un prodige de la vie ou un un miracle divin).
L'auteur par le titre a tranché. Ce sont les prodiges de la vie qui nous sont accordés et qui déterminent notre vie venant , à chacun ensuite de faire son propre choix.
J'ai beaucoup apprécié ce court récit que j'ai lu deux fois. Moins populaire que certains titres, il gagne à être connu....
J'ai lu ce texte dans le cadre du challenge Ich liebe Zweig
